Natures sans titre

Garin, Fanny

Il arrive que l’on ait un texte dans les mains, fraîchement extrait d’un courriel et aussitôt récupéré dans le bac d’une imprimante. Il arrive que l’on tasse le tas de feuilles sur le dos de la machine, et que distraitement, debout, l’on commence à lire les premiers mots. Très rarement, il arrive que quarante minutes se soient écoulées sans que l’on ait pu bouger. Des personnes nous ont peut-être appelés, peut-être leur a-t-on fait un signe ou peut-être une part de nous a-t-elle poussé un son pour signifier que l’on existait bien, mais il y avait alors autre chose ; on était pris d’un charme.

Le jour a eu le temps de se lever et on lisait.

Mais déjà, l’on est incertain de ce qui s’est passé. Une brume nous a traversé. Chacune de ses larmes se mouvait en nous pour méthodiquement, composer un tableau en suspension.

Alors de nouveau le monde nous rappelle à lui. Des voix, votre prénom. Et vous tassez une seconde fois sur le dos de la machine qui déjà sali d’autres feuilles, ce texte, dont encore hagard de ses effets, vous êtes cependant certain qu’il vous obligera.

Ce texte, c’est celui que nous vous présentons ici, celui qui s’apprête à composer le septième volume des éditions de l’Angle Mort.

300 exemplaires numérotés

Impression intérieure en numérique

Couverture en typographie et sérigraphie

Façonné par les éditeurs à l’atelier poésie pur porc